s'agit-il d'une urgence ?

L’INTOXICATION AU PARACÉTAMOL CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT

intoxication paracetamol

Le paracétamol est la substance active la plus vendue en France aujourd’hui : seul ou en association, par exemple avec de la codéine, il est présent dans tous les foyers, et est largement utilisé en automédication. Toutefois, cette molécule si commune et qui nous apparaît comme étant sans grand danger, est extrêmement toxique pour nos animaux de compagnie.

Le plus souvent, les intoxications au paracétamol chez le chien ou le chat sont causées par des propriétaires bien-intentionnés observant de la fièvre ou une douleur chez leur animal. Ils donnent alors un comprimé de paracétamol comme ils le prendraient eux-mêmes… et les résultats sont désastreux. Mais certaines intoxications sont vraiment accidentelles : les chiens sont également capables d’attraper et de consommer une plaquette de comprimés laissée à leur portée ou les chats un comprimé qui vient de tomber au sol. C’est une intoxication courante : c’est le quatrième motif d’appels d'urgence des Centres antipoison vétérinaires, derrière le chocolat et divers pesticides.

Le paracétamol est une molécule très toxique pour le sang et le foie de vos animaux : ceux-ci n’ont pas les enzymes qui nous permettent à nous humains de le dégrader. Il s’accumule dans les cellules hépatiques, et à terme les détruit, entraînant une nécrose hépatique. De plus, le paracétamol peut empêcher le transport correct de l’oxygène dans le sang en modifiant l’hémoglobine.

Une dose de 100 à 200 mg/kg de paracétamol pour un chien, soit un comprimé contenant 1g de paracétamol (comprimé pour adultes) pour un chien de 10 kg par exemple, est déjà dangereuse pour votre animal. Les chats sont beaucoup plus sensibles que les chiens et n’importe quelle ingestion de paracétamol devra être considérée comme toxique.

Un chien victime d’une intoxication au paracétamol montrera en premier lieu des signes digestifs, et notamment une hypersalivation. Puis peuvent apparaître des vomissements, une modification des fréquences respiratoire et cardiaque, une coloration des urines, voir un ictère (coloration jaune des muqueuses).

En cas d’intoxication au paracétamol, certaines erreurs sont à ne pas commettre. Il ne faut pas essayer de faire vomir votre animal vous-même, sauf avis contraire d’un vétérinaire. Cela peut être plus dangereux que bénéfique, notamment à cause des risques de lésions de l’oesophage ou d’étouffement. Ne donnez pas de lait à votre animal : malgré certaines croyances, le lait n’aura aucun effet dans les cas d’intoxications.

Si vous soupçonnez votre chien d’avoir consommé du paracétamol, retirez-lui immédiatement l’accès à l’eau et à la nourriture. Puis, consultez d’urgence un vétérinaire. N’attendez surtout pas que les signes cliniques apparaissent : ils peuvent mettre jusqu’à 12h à apparaître, et une fois qu’ils sont installés, le pronostic devient nettement plus défavorable.

 

Pour éviter une intoxication accidentelle au paracétamol, il ne faut jamais en donner à votre chat ou votre chien vous-même en automédication, sauf si votre vétérinaire vous en a spécialement prescrit. Et même dans ce cas, ne transposez pas la prescription à un autre de vos animaux de compagnie : sachez que les chats notamment, sont deux fois plus sensibles à cette molécule que les chiens ! Conservez également vos boites et plaquettes de paracétamol hors de portée de votre animal.

 

Il est à noter que la plupart des anti-inflammatoires utilisés en médecine humaine, ainsi que l’aspirine, peuvent eux-aussi présenter une toxicité élevée pour votre chien : le plus prudent, c’est de ne donner à votre chien aucun autre médicament que ceux prescrits pour lui par votre vétérinaire.